Lorsque dans les années 1960 je fis alors le choix hasardeux d'études informatiques (j'étais en classe prépas à l'époque), on me regarda un peu comme un extraterrestre et certains me dirent même, pour me dissuader, que c'était une mode passagère, cela ne durerait pas 2 ans...
En fait, on voyait l'ordinateur plutôt comme un supercalculateur. On ne voyait pas la révolution qui consistait à travers un codage fait de 0 et de 1, qu'on traiterait de l'information alpha-numerique, c.a.d non seulement des chiffres, mais aussi des lettres, ce qui aller permettre l'essor du traitement de l'information “data processing”.
De plus l'informatique, plus ou moins rattachée aux mathématiques appliquées (le fondateur de l'ENSIMAG à Grenoble, Jean KUNTZMANN avait appelé cette section de l'Institut Polytechnique de Grenoble "section mathématiques appliquées et informatique"), fut considérée en tant que discipline à part entière "computer science", les doctorats progressivement ont existé en informatique théorique.
Carte à trou IBM codée en langage Fortran
Première calculatrice à transistors (Années 1960)
J'écris actuellement un livre sur mes souvenirs d'informaticien de la première heure dans lequel je relate notamment l'évolution de l'informatique, son introduction dans les administrations et les grandes entreprises dans les années 1960 à 1970, l'apparition de l'ordinateur personnel avec les progrès fantastiques des microprocesseurs (en effet, la célèbre loi MOORE constate le doublement des capacités des microprocesseurs tous les 18 mois, ainsi que la carte à puce (dite "carte à mémoire")), le videotex dans les années 1980 et la révolution "INTERNET" dans les années 1990.
On peut comparer l'avènement de l'informatique dans la domaine de l'intelligence à celui de l'électricitė dans le domaine de l'énergie. Rappelons-nous qu'entre la découverte de l'électricité et ses premières applications, il s'est déroulé près de 40 ans. En ce qui concerne l'informatique, cet écart fut réduit à 10 ans !
Quelques exemples de cartes à puce